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L’accouchement
Tandis que deux
inspecteurs ramenaient Caroline à l’hôtel, à la sortie de la voiture elle se
figea, arrêta de respirer, en apnée, incapable de parler et de faire un
mouvement. Elle n’était pas bouche bée d’admiration mais de frayeur. En suivant son regard, un des inspecteurs
appela immédiatement le commissaire Perlicchi. ILS l’avaient retrouvée !
S’agissait-il vraiment d’adeptes de la secte ? Oui la longue cape blanche ne laissait aucun
doute. Caroline perdit connaissance et s’affala sur le pavé.
Après un circuit de reconnaissance et maintes
vérifications de l’entourage, il fut décidé que Caroline emménagerait chez une
collègue où elle serait sous surveillance constante. Avec beaucoup de
discrétion, elle serait interrogée sur place et enregistrée par le commissaire.
Ce dernier craignait que cet incident pouvait être susceptible de la bloquer
dans sa narration alors il mit tout en œuvre pour la rassurer.
Caroline fixait ses chaussures en
continuant son histoire. Elle n’était pas à l’aise car parler de l’accouchement
pouvait ressembler à un canular et pourtant…
Aux premières lueurs de l’aube,
d’atroces douleurs dans le ventre la réveillèrent. Au lieu de s’occuper d’elle,
Thomas la laissa seule, elle ne pourrait jamais lui pardonner cet abandon. Des
femmes vinrent la rejoindre et l’aidèrent à marcher jusque dans une grande
salle blanche et l’allongèrent sur une table au revêtement matelassé. Elle
appelait Thomas. Une femme lui dit d’être raisonnable, les hommes n’avaient pas
le droit d’être présents à l’accouchement… Thomas n’avait fait que lui mentir
depuis le début… Les douleurs devenaient de plus en plus rapprochées. Caroline
demanda quand le médecin allait arriver et lui faire une péridurale….
L’atmosphère devint aussi froide qu’une banquise ! Dans la communauté les
femmes donnaient naissance à leur enfant de façon naturelle et avec l’aide de
Dieu et… Et de qui ?
« De moi » dit soudain la
voix caverneuse du Supervisor. « Tu ne crains rien Sœur Uriel, je suis
également médecin… Je ne suis pas passé par le circuit habituel mais je
suis médecin par la volonté de Dieu… » Caroline voulait qu’on la
transporte dans un hôpital ! La colère se mit à scintiller dans le regard
du Maître. Comment osait-elle discuter ses ordres ? Mais le moment n’était
pas à la colère. Il se tourna vers l’une des femmes, lui donna des ordres que
Caroline n’écoutait plus. La douleur était intense et tout ce qu’elle entendait
c’était « Maintenant vas--y, pousses très fort ! ». Puis la
délivrance et le cri d’un bébé… son petit garçon… Elle voulut le voir mais il
fut immédiatement nettoyé et posé dans un panier capitonné de tissu satiné
blanc…. Elle devait se reposer maintenant… Le Maître allait prendre soin de son
fils… Ce dernier regardait l’enfant comme le trophée d’un tournoi vainqueur… Un
fils, il avait un autre fils…
A suivre...
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