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La
suite du mariage
Après la nuit
passée à l’hôtel sous surveillance policière, Caroline continua son
récit : une nouvelle partie glauque de sa vie en plein marasme.
Le discours thuriféraire du
Supervisor concernait les devoirs d’une bonne épouse, un speech qui aurait pu
être sérieusement raccourci car barbant : mais non… le Maître continuait
sur sa lancée et les adeptes buvaient ses fourbes paroles. (Ce dont elle
n’avait pris conscience que plus tard).
Le commissaire Perlicchi demanda si
un officier ministériel avait célébré l’union. Non, le Supervisor se disait
maître en tout avec une prétention effarante ! Dès le « oui »
prononcé par les mariés, ils se rendirent tous dans un château en pleine cambrousse, un coin perdu
sans aucune habitation environnante. La « Salle des Evènements »
était d’une couleur blanche étourdissante. La pauvreté du mobilier basique
tranchait avec les boiseries dorées des couloirs.
Le buffet de mariage, totalement
différent d’un repas traditionnel de fête était composé de fruits, de céréales,
de légumes uniquement cultivés et récoltés par les adeptes. Pas de viande ni
poisson…. Tout était soit disant calculé pour accroître la vitalité du corps et
de l’esprit. Une boisson collective fut offerte à tous sauf aux nouveaux époux.
Ceux-ci échangèrent leurs ciboires emplis d’un breuvage pétillant en faisant
vœu de fidélité.
Une heure plus tard, certains
adeptes, tout de blanc vêtus, quittèrent la salle pour préparer la chambre
nuptiale. Le Supervisor demanda aux mariés de le suivre dans cette chambre.
Voyant l’inquiétude dans les yeux de Caroline, Thomas lui murmura pour la
rassurer : Mon amour, rassures-toi,
nous allons avoir l’occasion de vivre quelque chose d’exceptionnel cette nuit.
Soudain le corps de caroline fut
secoué comme dans un palanquin, les soubresauts étaient incontrôlables et sa
voix se mit à trembler…. Le commissaire lui tendit un verre d’eau. Les
souvenirs semblaient terribles et les dégâts certainement irréparables selon le
rapport du médecin et de l’infirmière-chef de l’hôpital où elle fut transportée
après son évasion. Voulait-elle arrêter ? Non…. Elle devait aller jusqu’au bout…
Elle n’eut pas vraiment le temps
d’admirer la suite nuptiale car son regard soudain se brouillait. Elle ne
voyait que des ombres blanches autour d’elle. Elle appela Thomas qui lui
répondit aussitôt mais il semblait si loin ! Elle sentit qu’on la
transportait sur un lit, puis… l’horreur ! Une douleur atroce dans le bas
ventre puis… le néant.
Savait-elle ce qui s’était
passé ? Oui… Mais bien plus tard. Et Thomas ? Il était près d’elle à
la levée du jour. Elle tenta d’avoir une explication mais il l’embrassa en lui
murmurant « Chut ma chérie, tout
s’est bien passé et dans la fraternité universelle… Tu es une femme à
présent… »
Caroline se mit à pleurer,
instinctivement elle se tenait le ventre. Aldo Perlicchi estima qu’elle pouvait
s’interrompre si elle le désirait…. Elle le remercia….
A suivre...
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