3
La
cérémonie
Lors des
premières séances d’apprentissage de la connaissance en sept périodes, échelons
auxquels elle n’avait rien compris, Caroline s’abandonnait au bien-être procuré
par la pénombre de la salle simplement éclairée par des bougies et la voix du
maître de conférence. Thomas, son fiancé, faisait office d’anti-choc et
l’encourageait quand il la sentait indécise et suspicieuse.
Lentement, tel un escargot, elle
suivait le chemin indiqué, les règles, emmagasinait les informations et les
transportait dans sa coquille pour ne surtout pas les oublier. Sa vie était
ficelée, son cerveau cadenassé, tout était bien ventilé dans son cerveau
endoctriné, elle ne s’apercevait pas du côté vitreux des séances. Il faut dire
que Thomas était là au moindre doute, au plus petit coup de blues surtout qu’à
ce moment là elle n’était qu’adepte externe et ne vivait pas encore dans la
communauté.
Le commissaire Perlicchi écoutait
cette confession en se disant : Bigre !
Son fiancé l’avait bien roulée dans la farine !
Caroline s’exprimait lentement car
les souvenirs cognaient dans sa tête en de multiples détonations. La rancune
surgissait dans son cœur meurtri.
Elle en vint au moment du mariage.
Thomas insistait tellement pour le célébrer au sein de l’Ordre du « Prisme
de la Vérité » qu’elle se laissa convaincre. Elle avait encore les
œillères de l’amour. Elle fut cependant frustrée d’apprendre qu’elle ne
porterait pas la jolie robe dont elle rêvait pour un jour si important. De
plus, elle apprit aussi que leur domicile serait également sur place.
Dès son arrivée avec Thomas, ils
furent séparés. Caroline fut invitée à suivre une adepte qui la conduisit dans
une pièce aveugle ayant pour seul mobilier un lit et une table. Elle paniquait
et la femme lui tendit un verre de jus d’orange pour l’apaiser en lui
expliquant calmement qu’elle viendrait la chercher et la préparer pour la
cérémonie.
Plus tard, dans une semi léthargie,
Caroline sentait qu’on la déshabillait et qu’on la plongeait dans un bain tiède
aux fragrances d’épices qu’elle ne parvenait pas à définir mais elle se sentait
bien et surtout très calme avec un fond musical zouk, ou autre chose… elle ne
savait plus…. Les massages la détendaient. Qui en étaient les auteurs ?
Ils devaient être plusieurs étant donné le nombre de mains qui frôlaient son
corps… Elle ne le sut jamais. Toute peur s’était évanouie comme par
enchantement ou… drogue quelconque… Puis ce fut le silence complet. Elle
reprenait conscience de son environnement : un jardin, une tonnelle, des
adeptes et le Supervisor. Vêtue d’une tunique blanche très fine, elle se mit à
rougir car l’on apercevait ses tétons en transparence d’autant plus qu’elle
frissonnait sous cet érable qui détonnait dans le paysage lorrain.
A suivre...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire