30 décembre 2012

Les enquêtes du commissaire Perlicchi 3



3

La cérémonie

          Lors des premières séances d’apprentissage de la connaissance en sept périodes, échelons auxquels elle n’avait rien compris, Caroline s’abandonnait au bien-être procuré par la pénombre de la salle simplement éclairée par des bougies et la voix du maître de conférence. Thomas, son fiancé, faisait office d’anti-choc et l’encourageait quand il la sentait indécise et suspicieuse.



          Lentement, tel un escargot, elle suivait le chemin indiqué, les règles, emmagasinait les informations et les transportait dans sa coquille pour ne surtout pas les oublier. Sa vie était ficelée, son cerveau cadenassé, tout était bien ventilé dans son cerveau endoctriné, elle ne s’apercevait pas du côté vitreux des séances. Il faut dire que Thomas était là au moindre doute, au plus petit coup de blues surtout qu’à ce moment là elle n’était qu’adepte externe et ne vivait pas encore dans la communauté.



          Le commissaire Perlicchi écoutait cette confession en se disant : Bigre ! Son fiancé l’avait bien roulée dans la farine !



          Caroline s’exprimait lentement car les souvenirs cognaient dans sa tête en de multiples détonations. La rancune surgissait dans son cœur meurtri.



          Elle en vint au moment du mariage. Thomas insistait tellement pour le célébrer au sein de l’Ordre du « Prisme de la Vérité » qu’elle se laissa convaincre. Elle avait encore les œillères de l’amour. Elle fut cependant frustrée d’apprendre qu’elle ne porterait pas la jolie robe dont elle rêvait pour un jour si important. De plus, elle apprit aussi que leur domicile serait également sur place.



          Dès son arrivée avec Thomas, ils furent séparés. Caroline fut invitée à suivre une adepte qui la conduisit dans une pièce aveugle ayant pour seul mobilier un lit et une table. Elle paniquait et la femme lui tendit un verre de jus d’orange pour l’apaiser en lui expliquant calmement qu’elle viendrait la chercher et la préparer pour la cérémonie.



          Plus tard, dans une semi léthargie, Caroline sentait qu’on la déshabillait et qu’on la plongeait dans un bain tiède aux fragrances d’épices qu’elle ne parvenait pas à définir mais elle se sentait bien et surtout très calme avec un fond musical zouk, ou autre chose… elle ne savait plus…. Les massages la détendaient. Qui en étaient les auteurs ? Ils devaient être plusieurs étant donné le nombre de mains qui frôlaient son corps… Elle ne le sut jamais. Toute peur s’était évanouie comme par enchantement ou… drogue quelconque… Puis ce fut le silence complet. Elle reprenait conscience de son environnement : un jardin, une tonnelle, des adeptes et le Supervisor. Vêtue d’une tunique blanche très fine, elle se mit à rougir car l’on apercevait ses tétons en transparence d’autant plus qu’elle frissonnait sous cet érable qui détonnait dans le paysage lorrain.


          Caroline se senti très mal à l’aise à ce moment du récit. Le souvenir de sa nuit de noce était difficile à raconter, une nuitée dans un palace qui n’avait rien d’enchanteur…. Le commissaire proposa de s’arrêter pour la journée.

A suivre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire