02 avril 2013

Le miroir d'une autre dimension 1 suite


      

          Il décida d’aller chez Grégoire, coiffeur et ami de la famille, chez qui son père se rendait, d'habitude, pour une coupe à la brosse,  action obligatoire avec son poste de Colonel de l’Armée de terre, du moins l’avait-il décidé ainsi, tout comme le régime de la maison. Tout devait être droit, carré, comme à la caserne, avec ordre et principes quelque peu arriérés. 

          La coupe d’Olympe l’exaspérait et il insistait pour que son fils changeât de  coiffure pour éviter cette face efféminée. Elodie, la mère, tentait de persuader son mari d’être plus cool mais les yeux en flèches acérées du militaire la clouaient sur place ! Elle n’avait jamais droit à la parole ! Même la plus simple des remarques était le détonateur d’une avalanche de reproches ! Franc-maçon de surcroit, le colonel se détachait de tout ce qui avait trait aux tâches diverses du ménage. Il allouait à son épouse une certaine somme d’argent pour qu’elle s’occupât du gite, du couvert et de l’entretien, pour le reste, elle ignorait tout. Une femme de ménage passait trois fois par semaine si bien qu’Elodie avait du temps libre à condition… qu’elle soit à la maison quand son époux rentrait de la base, donc liberté tout à fait relative.


          Ce soir là, Olympe, trouva sur son bureau un mémento avec une foule de symboles. Il regarda sa mère : Que veut-il que je fasse de cela ? Elle haussa les épaules : certainement que tu étudies leur signification comme il l’a fait à ton âge… Olympe avait même droit à un dessin, une échelle de treize marches représentant les degrés et rites… Pas question d’entrer dans ce schéma de vie. Olympe ne serait ni militaire ni franc-maçon !  Il voulait se fondre dans la population, non pas être invisible, simplement vivre selon ses propres aspirations. 

          Olympe sursauta et se retourna au son de la voix sévère de son père : Arrêtes-donc de parler pour ne rien dire ! Dis-moi plutôt dans quelle université tu vas te rendre à la prochaine rentrée?


          Bon sang, qu’il le lâche un peu ! Même pas un  compliment pour son bac scientifique réussi avec la mention très bien ! L’austère individu qui lui servait de père avait un bloc de marbre à la place du cœur, incapable d’aimer, juste hurler et donner déjà ses ordres : Choisis l’université de droit, avocat, procureur, serait une bonne issue…Nous avons un rang à tenir dans la société… Je n’aimerais pas te voir faire n’importe quoi….


          Olympe sentait la moutarde lui monter au nez ! Pourquoi pas président de la République ! Avec le prénom dont tu m’as affublé, comment l’idée peut-elle seulement t’effleurer ! Tu imagines Olympe d’Arcourt-Duquesnois président !


          Sur ces derniers mots, Olympe quitta la maison en claquant la porte. Il se rendit chez Marie-Christine,  la seule amie qui le comprenait. Il l’avait rencontrée lors d’une déposition au poste de police… Une soirée anniversaire trop arrosée pour lui, une fugue pour elle. Tous deux vivaient avec un père trop autoritaire alors leurs confidences se rejoignaient sans que jamais leur relation n’ait dépassé l’amitié. De deux ans son ainée, elle avait quitté le cocon familial et habitait un studio dans un immeuble de la rue de Tivoli à Metz.


          Les gestes nerveux, le visage rouge de colère, l’œil brillant, indiquaient qu’une nouvelle dispute s’était déroulée chez lui. A propos de quoi s’était-il fait allumer cette fois ? Avait-il annoncé à son père sa décision de faire l’école des Beaux Arts ? Il n’avait pas eu le temps ! Et quand il lui dirait le reste… Olympe s’attendait à une véritable explosion !

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n°97
Les mots imposés sont :
Habitude  - face - principe - même - population - détonateur - flèche - parler - aimer - déposition - oeil - allumer - effleurer - indiquer

22 commentaires:

  1. ouille ouille, le pauvre! Les Beaux-Arts! il n'y pense pas tout de même?
    enfin, ça devait arriver avec un père pareil

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    1. Je crois qu'il ferait n'importe quoi pour contrarier son père....
      Merci de ton commentaire
      Bisous

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  2. Le fils qui choisi l'art contre la volonté de son père...
    Les mots sont bien intégrés !

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    1. Mais le père ne le sait pas encore et il n'est pas encore au bout de sa surprise!
      Amicalement

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  3. je ne sais pas où tu vas chercher toutes ces idées mais tu as bien de l'imagination

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  4. Formidablement "eighties"
    Grégoire, le coiffeur de famille, s'occupe en particulier du maître des lieux, colonel de l'armée de terre, ; pendant qu'olympe, framboise et elodie, ses filles, vaquent innocemment à leurs diverses occupations!?
    Bien! J'admets.
    Mais vraiment, parce que tu vis à Brie comte Robert, dans son univers impitoyable , comme le chantait déja Collaro et sa troupe dans les années 1980.
    http://osibo-news.com/dallas-les-a-fait-chanter/
    Un peu légèrement influencée?
    Très drôle.
    Pas aussi fort que les Shadocks , mais en devenir de Desprogienne!
    Le tout au troisième degré, grade rarement atteint sur le territoire ex français*, depuis ces dernières quarante piteuses années.
    Tu devrais proposer tes scenarii à canal+.
    Bisous.
    Jakine.

    *CF Maastrich

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    1. Un commentaire haut en couleurs mais chacun trouve l'inspiration où il le veut ou le peut.
      Cordialement

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  5. Manquerait plus qu' il aime les garçons !!!

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  6. Il me rappelle quelqu'un ce colonel là !
    J'aime beaucoup ton texte !

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    1. Merci de ton commentaire.
      Je suis encore malade de la grippe ou assimilé mais mon cerveau tient le coup!
      Bisous

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    1. Et cela existe! pas dans la mienne pour le fond de l'histoire....
      Bisous

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  8. L'ambiance d'une famille dirigée de main de fer par un militaire de carrière et très bien rendue. Ça donne des frissons. On se croirait dans une dictature.

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    1. Surtout dans une certaine catégorie de l'armée, car l'armée de l'air est beaucoup plus cool.
      Bisous

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  9. Et dire que cela existe des pères comme cela !!
    L'ambiance et très bien rendue , on comprend qu'Olympe ait envie de rébellion et de liberté ;-)
    Bonne soirée

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    1. Nous verrons bien pour la suite
      Merci de ta visite
      Bisous

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  10. J'ai eu autrefois des copains dont le père était comme ça. Ils n'étaient pas franchement heureux...

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    1. Ce doit être très difficile à vivre.... Je n'étais que spectatrice mais c'était suffisant.
      Bisous

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  11. Quand j'ai dit à mon père : "Je ne serai pas ingénieur, comme toi, mais acteur" au lieu de hurler il m'a dit: "Ok mais je paye plus rien, tu te dém..." Alors j'ai monté un maison de la culture avec un cours d'art dramatique. J'en ai profité 3 ans. J'avais 19 ans et j'ai découvert au travers de cette expérience que ce monde du théâtre n'était pas fait pour moi. Je suis devenu ingénieur, mais aujourd'hui aussi écrivain...

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    1. Je crois qu'il faut laisser à ses enfants le choix de leur avenir mais en restant vigilant.
      Les erreurs de parcours sont des expériences profitables, du moins le plus souvent.
      Bisous

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