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Arrestations intempestives
Tandis que le commissaire Perlicchi formait son équipe, la journaliste
Patricia Weber était déjà au courant de la disparition. Cette femme était un
vrai cauchemar, toujours à la conquête de scoops. Qui avait bien pu la
renseigner aussi vite ? Il fallait vite se débarrasser de ce problème !
Ou elle partait immédiatement, ou il l’inculperait pour obstruction à une
enquête ! Mais elle ne semblait pas décidée à se laisser faire…. Exaspéré,
le commissaire hurla :
-
Mettez-la
au frais ! Pas le jour et pas le temps, Il vaut mieux ne pas
m’énerver ! En route les gars, six avec moi et les autres chez l’agent
courant d’air !
Pour la première fois, le commissaire avait peur. La disparition de
Caroline ne lui disait rien qui vaille. Cette imbécile de journaliste lui avait
fait perdre de précieuses minutes. Le château du « Prisme de la
Vérité » se trouvait en pleine campagne, une seule route le reliait à la
ville la plus proche. Des murs de deux mètres de haut empêchaient la vue du
grand parc dont parlait Caroline. Personne aux alentours, c’était angoissant
surtout si la jeune femme se retrouvait à nouveau dans l’enceinte de ce
« camp de la mort ».
Glacé, il enfonça violemment le bouton de la sonnette d’entrée. Deux
hommes en tuniques blanches l’accueillirent avec un grand sourire. Cette
hilarité malsaine faisait bouillir le sang du commissaire. Il voulait parler au
responsable de l’Etablissement et en même temps qu’il parlait il avançait dans
l’allée centrale. Pas question qu’on lui claque le portail au nez !
-
Le
Maitre ne reçoit que sur rendez-vous…
-
Donnez-lui le nom que vous voulez… Je veux le voir de suite … Je ne bougerai pas d’ici sans lui avoir
parlé !
A ce moment tout un groupe d’adeptes se rapprocha des forces de l’ordre
et en cercle l’entoura. Cela n’impressionna pas le moins du monde le
commissaire qui dévisagea ces illuminés. Tous, le même regard étrange… Quelle
misère !
Puis, les adeptes se retranchèrent derrière les arbres… Le Maître
arrivait…
-
Monsieur
le commissaire votre intrusion n’est pas légale et je m’en plaindrai en
Haut-lieu…
-
Inutile de me servir votre baratin, vous avez
kidnappé une jeune femme et vous détenez son fils… Alors je vous arrête…
Messieurs mettez-lui les menottes… et vous maitre ou supervisor ou n’importe
quoi d’ailleurs, dites à vos sbires de reculer sinon je tire dans le tas !
Et vous trois allez dans cette maudite maison punitive, Caroline doit s’y
trouver…
Le maître perdit soudain son calme :
-
Vous
n’avez pas le droit de perquisitionner sans mandat….
-
Cause
toujours… Réponse sans objet, nous ne sommes pas en Amérique ! La période
de la répression commence pour toi salaud !
-
Je
me plaindr…
-
Je
sais… en Haut-lieu … Je règlerai le problème plus tard… Mettez-le dans le
fourgon je ne veux plus l’entendre !
Trois agents se présentaient avec Caroline en pleurs… Son fils était
gravement malade et il fallait absolument l’emmener à l’hôpital… Qu’elle
l’accompagne jusqu’à l’endroit où il se trouvait… Deux « sœurs »
voulurent les empêcher d’entrer, le commissaire sortit son arme… Elles
reculèrent effrayées… L’enfant, aussi blanc que les draps de son lit, respirait
à peine. Le commissaire ne se demanda pas de quoi il souffrait, pas besoin de
sortir de la fac de médecine pour s’apercevoir qu’il ne restait guère de temps
pour le sauver. Il le prit dans ses bras et malgré les protestations des
« frères et sœurs » l’entourant, il sortit de l’enceinte de ce lieu
diabolique.
Quelques minutes plus tard, à l’hôpital Bon-Secours le diagnostic tomba.
Le petit souffrait d’une pneumonie très grave et des antibiotiques en perfusion
lui furent administrés. Caroline fut autorisée à rester près de lui la nuit
avec deux policiers en garde devant la porte.
A suivre…
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