Printemps oublié
Ce beau printemps qui vient de naître
À peine goûté va finir ;
Nul de nous n'en fera connaître
La grâce aux peuples à venir.
Nous n'osons plus parler des roses
Quand nous les chantons, on en rit
Car des plus adorables choses
Le culte est si vieux qu'il périt.
Les premiers amants de la terre
Ont célébré Mai sans retour,
Et les derniers doivent se taire,
Plus nouveaux que leur propre amour.
Rien de cette saison fragile
Ne sera sauvé dans nos vers,
Et les cytises de Virgile
Ont embaumé tout l'univers.
Ah ! frustrés par les anciens hommes,
Nous sentons le regret jaloux
Qu'ils aient été ce que nous sommes,
Qu'ils aient eu nos cœurs avant nous.
René-François Sully Prudhomme.Nul de nous n'en fera connaître
La grâce aux peuples à venir.
Nous n'osons plus parler des roses
Quand nous les chantons, on en rit
Car des plus adorables choses
Le culte est si vieux qu'il périt.
Les premiers amants de la terre
Ont célébré Mai sans retour,
Et les derniers doivent se taire,
Plus nouveaux que leur propre amour.
Rien de cette saison fragile
Ne sera sauvé dans nos vers,
Et les cytises de Virgile
Ont embaumé tout l'univers.
Ah ! frustrés par les anciens hommes,
Nous sentons le regret jaloux
Qu'ils aient été ce que nous sommes,
Qu'ils aient eu nos cœurs avant nous.
Pour mardi poésie géré par Lady Marianne
un très beau poème !! quel talent - c'est si éloquent-
RépondreSupprimermerci pour ta participation--
bisous et bon mardi-
Joli mais qui me déconcerte un peu....Bisous
RépondreSupprimerJe le trouve joli ce poème... printemps oublié... oh non on l'attend ce printemps, on ne l'oublie pas ... bon mardi !
RépondreSupprimerUn magnifique poème ! Très bon choix ! J'♥ beaucoup ! Bonne poursuite de ce mardi,
RépondreSupprimerBisous♥