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Premières couleurs de
l’arc en ciel
Une nuit entre la lumière et les
ténèbres avait suffit à Olympe pour se rendre compte de l’absurdité de son
geste. Il savait maintenant qu’il fallait se débarrasser de tous ces oiseaux de
mauvais augures faisant obstacles à son chemin de vie. Un retour à une
existence bousculée mais importante était nécessaire. Heureusement une âme
charitable inversa la fatalité.
Le téléphone résonna dans la chambre.
Sa mère sans doute… Mais non… Charlotte… Elle commença à se plaindre de ne pas
pouvoir lui rendre visite… Il pensa « tant
mieux »… A aucun moment elle ne se préoccupa de sa santé. Elle se
maintenait dans le fantasme d’amie alors que visiblement elle se moquait bien
des désirs et des besoins de son si grand ami ! Centrée sur son propre
horizon, sa petite vie en barreaux de chaise, sur ses envies refoulées, sur
l’insatisfaction de tout ce qu’elle faisait, elle voulait une nouvelle fois
passer outre toutes les conventions et ordres du commissaire. Mais… et oui
mais… Olympe n’était plus sous l’effet du LSD de la compassion, la drogue de la
pitié avait disparue de son organisme. Il était totalement conscient de la
folie de Charlotte. Il dit simplement et d’un calme qu’il n’aurait jamais cru
possible : Tu n’aimes que toi-même,
ton amitié n’était qu’une fiction, tu avais besoin de martyriser quelqu’un pour
combler ton existence monotone. Je ne serai plus jamais cette victime alors
oublie-moi. Et il raccrocha. Cette rupture définitive le rendait léger
comme une plume même s’il savait d’avance que Calamity Jane allait tenter une
autre approche. Il était serein à présent et prêt à la faire disparaître de sa
vie.
Pierre Cauvin passa dans la matinée
pour annoncer à Olympe qu’il pouvait rentrer chez lui en accord avec le médecin
traitant. Oui, la santé physique du jeune-homme était correcte et il pouvait se
rendre chez lui… dans le deux pièces que lui avaient loué et aménagé
sommairement ses parents… Cependant, toute l’euphorie de la présence du
psychologue disparut de l’âme d’Olympe. Pierre Cauvin s’en aperçut tout de
suite et le rassura : J’ai un
cabinet en dehors de l’hôpital et si vous le désirez, nous pourrions poursuivre
les séances…
Olympe accepta immédiatement ! Son cœur
battait la chamade ! Pierre Cauvin se sentit en liesse devant cet
enthousiasme. Il ne comprenait pas bien la raison, ou peut-être n’osait-il
comprendre…. Cette dualité en lui le perturbait depuis son adolescence. Il
s’était marié, un peu par obligation, un mariage de convenance et sa femme avait
fini par en être satisfaite. D’ailleurs depuis quelques mois elle sortait
beaucoup et il ne se posait aucune question quant à ses absences parfois
prolongées. Il passait pour un homme sérieux et fidèle, insensible aux avances
des infirmières, et pour cause… Il
caressa la joue d’Olympe, lui tint la main tout en lui disant avec un large
sourire : A très bientôt Olympe…Le
trajet semble long jusqu’à une certaine connaissance de nous-mêmes, mais nous y
parviendrons…
En début d’après-midi, madame
d’Arcourt-Dusquenois vint chercher son fils. Elle s’attendait à le trouver morose, déprimé, devant faire
face à la solitude et fut surprise de retrouver un homme plein d’entrain, impétueux,
pressé de déposer ses valises dans cet appartement dont il avait entendu parler
toute la semaine ! Quel revirement ! Les séances de psy lui faisaient
vraiment du bien… Elle ne croyait pas si bien dire !
Immortel amour renaissait des cendres
incandescentes alors que rien ne le présageait après cette tentative
d’autodestruction programmée sur un coup d’égarement. Les couleurs de la vie se
fondaient dans un joli arc-en-ciel et des larmes de joie brillaient dans les
yeux d’Olympe.
Charlotte bien décidée à entonner le
chant de la victoire sans retard, se rendit à l’hôpital malgré toutes les
interdictions. Surprise de l’absence de « son ami », elle apprit par
une infirmière son départ. Etait-il rentré chez ses parents ? Non… chez lui… Il avait donc une
résidence bien à lui…. Avait-elle l’adresse ? Non… Mais le docteur Cauvin peut-être….Olympe l’aimait bien. Rassurez-vous, votre ami est sorti avec un
très bon moral. Le psy a vraiment fait des miracles, il va d’ailleurs continuer
à le suivre régulièrement… Une petite retraite dans un environnement calme ne
pourra que lui faire du bien.
Décidément
cet homme exceptionnel devenait gênant. Et si… Elle devait s’en assurer… Docteur
Cauvin est-il gay ? L’infirmière faillit s’étrangler en répondant : Bien sûr que non ! Il est marié !
Comment pouvez-vous poser une telle question ? Pourquoi s’offusquer
ainsi ? Quelle mette un mouchoir sur cette question et tout serait oublié.
Il n’y avait pas de quoi en faire un drame ! Quelle neuneu cette
fille !
Bon, il fallait trouver l’adresse
d’Olympe maintenant. Par Marie-Christine ? Inutile d’y songer. Un moyen simple :
à la sortie de son bureau, le suivre… Rien ne l’arrêterait ! Donc d’abord
connaître le jour de la reprise du travail, rien de mieux que de téléphoner. Se
faisant passer pour une cliente, elle apprit par la secrétaire que monsieur
d’Arcourt-Duquesnois rentrerait de voyage en fin de semaine. Et voilà, trois
jours à attendre puis destination la sortie du bureau et filature… Pourquoi
cette folle dingue avait-elle dit qu’il était en voyage ? Certainement
pour cacher la vérité aux yeux du patron…. Ah il avait osé la rembarrer comme
une malpropre ! Et bien il allait vite se rendre compte que la partie n’était
pas finie et cette fois elle ne raterait pas son coup!
A suivre...
Les mots imposés pour les plumes de l'été n°10 chez ASPHODELE sont :
Retour, euphorie, liesse, valise, chant, solitude, larmes, mouchoir, immortel, voyage, destination, horizon, retard, trajet, rupture, retraite, rater, incandescent, impétueux, inverser.
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Je mets la suite et la fin en dehors du jeu des plumes de l'été ci-dessous
18 et fin
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Je mets la suite et la fin en dehors du jeu des plumes de l'été ci-dessous
18 et fin
Triste fin ? Non
pas pour tous…
Olympe se sentait bien, parfaitement en osmose avec tout son être et
toutes ses pensées. Grâce à Pierre Cauvin, le voile se levait peu à peu sur les
parties d’ombre de son existence. Tout son univers changeait. Il aimait, il
était aimé,. Bien sûr pour l’instant il fallait faire avec les convenances mais
l’avenir s’annonçait plein de promesses de bonheur.
Pierre était venu dîner à la maison
la veille et la nuit fut merveilleuse.
Olympe fut tiré de ses pensées par la
sonnette d’entrée. Charlotte à 20 heures! Il n’en revenait pas de son
audace ! Qui donc lui avait donné son adresse ? Sans se démonter le
moins du monde elle lui dit : J’ai
cherché et j’ai trouvé…. Tu sais bien
que j’arrive toujours à savoir ce que tu fais… Quelle glu ! Que
voulait-elle ? Lui parler parce qu’elle avait un gros problème. Comme
d’habitude, certainement une nouvelle invention…. Elle s’assit sur un fauteuil
et se mit à pleurer et à lui raconter : J’étais enceinte suite à un viol… Je me suis fait avorter et je ne me
sens pas bien du tout… C’était triste mais en quoi était-il concerné ?
Elle continua : J’ai appris que le
psy que tu consultais était excellent et j’aimerais que tu lui parles de mon
cas…. Je ne peux le demander à mes parents sinon ils me demanderaient
pourquoi…. Personne n’est au courant de ce qui m’est arrivé, sauf toi
maintenant… Tu es le seul à qui je peux faire confiance.
Vérité ? Intox ? Elle
n’irait quand même pas jusqu’à inventer une histoire pareille ! Promis il
en parlerait à son psy et il prendra rendez-vous pour elle. Elle lui sauta au
cou pour le remercier ! Il eut un recul immédiat, elle sentait l’alcool.
Il le lui fit remarquer et elle répondit très vite : J’ai bu deux whiskies pour me donner le courage de venir chez toi pour
te raconter… et nouvelle crise de larmes…. Elle lui demanda si elle pouvait
passer lA nuit chez lui car elle ne se sentait pas le courage de prendre la
voiture….. Elle l’avait pourtant prise pour venir ! Il réfléchit un
instant, s’il lui arrivait quelque chose il s’en sentirait responsable et il ne
voulait plus culpabiliser pour quoi que ce soit. Pierre lui avait bien ancré
cela dans son cerveau. Pierre ! Il devait le prévenir de ne pas venir ce
soir ! Il partit donc dans la chambre pour téléphoner.
Lorsqu’il revint dans le salon, une
odeur nauséabonde flottait dans l’air, ce n’était pas l’alcool… Il fixa les
baskets de Charlotte et comprit aussitôt… Bon sang, ne passes-tu jamais ces
tennis dans la machine ? Pourquoi ? Elles ne résisteraient pas au
lavage… C’était sûr, du beau bas de gamme mais quand même, ne pouvait-elle en
changer ? Il fixa les pieds de Charlotte, noirs aux talons… Il ne put en
supporter davantage et lui demanda de passer dans la salle de bain car elle
risquait de tacher la moquette claire de son appartement…. Il ouvrit ensuite
largement la baie vitrée de sa terrasse… Maniaque il ne supportait pas la
moindre mauvaise odeur et surtout pas celle de poisson pourri ! Il
entendit la douche et poussa un soupir de soulagement.
Dans la salle de bain, Charlotte
remarqua que tout était en double : brosse à dents, peignoir… Son ami ne
vivait pas seul… Une sourde colère l’envahit quand elle entendit des voix dans
le salon….
En effet, Pierre, qu’Olympe n’avait
pu joindre, qui n’avait pas lu ses messages,
se trouvait devant lui avec un bouquet de roses rouges. Il sentit
aussitôt le malaise mais n’eut pas le temps de parler, Charlotte sortait de la
salle de bains vêtue de… son peignoir ! Connaissant cette fille par les dires
d’Olympe, il ne comprenait pas ce qu’elle faisait là, à moitié nue.
La situation amusait Charlotte qui
dit tout à coup avec un air ludique: Olympe,
peux-tu me prêter une chemise ou un tee-shirt pour la nuit ? Je n’avais pas prévu… Devant l’embarras
de son compagnon, Pierre posa les fleurs sur la table et repartit en claquant
la porte !
Olympe était effondré. Pierre se
faisait une fausse idée de la situation. Maudite Charlotte ! Une fois de
plus elle perturbait sa vie. Il vit rouge et lui demanda de partir
immédiatement ! Elle se rebella : Ne
me dis pas que tu couches avec ce mec ! Je suis sûre que c’est ton psy, il
me semble reconnaître le médecin de l’hôpital, t’es dingue ou quoi ! Il
est marié et se fiche de toi !
C’était plus qu’il ne pouvait en
entendre ! Il prit les vêtements de Charlotte et les lui jeta à la
figure : Fiche le camp avant que je
ne fasse un malheur ! Tu pars… et tu oublies définitivement cette
adresse !
Colle-forte Charlotte n’abandonnait
pas : Si tu me renvoies maintenant,
je téléphone à la femme du psy et je lui raconte tout !
La méchanceté qui ne l’avait jamais
quittée refaisait surface, mais elle ne put continuer. Pierre se doutant d’un
traquenard, était revenu et avait tout entendu. Il appela la police. Charlotte
eut un rictus et ricana : Bien sûr
la police ! Comme çà j’avouerai tout ce que j’ai fait pour Olympe et il ne
pourra jamais prouver ne pas être complice…
Cette phrase cloua sur place les deux
hommes. Qu’avait donc fait cette fille ?
Pierre comprit aussitôt qu’il fallait la pousser à bout pour connaître
la vérité. Quelques minutes plus tard, il aperçut le commissaire dans l’entrée
et continua à provoquer la jeune-fille. Charlotte, hors d’elle,
hoquetait : Eh oui Olympe ! Je
t’ai débarrassé de tous ces hommes qui t’avilissaient et qui se servaient de
toi pour leurs horribles fantasmes.. J’ai même arraché les couilles du dernier
tellement cela me mettait en colère ! J’ai fait tout cela pour toi et tu oses
me traiter comme une moins que rien !
Tonio Perlicchi, en avait assez
entendu. A l’aide de deux agents il passa les menottes à Charlotte qui se
débattit comme une folle furieuse, en griffant et mordant tous ceux à sa portée !
Quelques minutes plus tard, une ambulance l’emmenait, immobilisée dans une
camisole de force.
Elle fut condamnée pour meurtre et sa
peine convertie en asile à vie. Son père n’essaya même pas de la défendre, son
cas était désespéré. Il était surtout préoccupé à défendre sa réputation.
Tonio perlicchi était content de
partir en retraite sur une affaire résolue. Quant à Pierre et Olympe ils
avaient encore quelques petits détails à régler pour vivre ensemble mais les
nuages disparaissaient peu à peu…
FIN
joli texte ! bonne journée Violette
RépondreSupprimerJe l'ai terminé....
SupprimerBisous
J'ai adoré toute l'histoire. Vivement une suite ! Bisous
RépondreSupprimerJe vais essayer de faire une suite... mais avec d'autres personnages.
SupprimerBisous
une histoire qui finit bien
RépondreSupprimerDu moins pour un personnage car pour l'autre...
SupprimerBisous
J'ai suivi avec intérêt, tu es une bonne "raconteuse".Bonne fin de semaine.
RépondreSupprimerJ'ai déjà commencé une nouvelle histoire
SupprimerPour entrainer le cerveau et éviter le syndrome de la page blanche, il faut écrire au moins une page par jour.
Bisous