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Remémoration douloureuse
Dès qu’il fut chez Marie-Christine,
Olympe s’effondra. La jeune femme ne comprenait pas pourquoi il était si
impressionné par les paroles de Charlotte. Cette fille était une éternelle
insatisfaite qui avait besoin de haïr pour exister, et cette haine était un
moteur puissant de son comportement. Elle jalousait le bien-être observé chez
les autres et comme elle n’arrivait pas à l’obtenir pour son compte elle
avait recours à la destruction. Olympe lui avait fait comprendre qu’il n’aurait
jamais de relation autre qu’amicale avec elle et cela ne lui suffisait pas
alors elle essayait de le détruire moralement. Pourquoi Olympe n’en parlait-il
pas au commissaire ? Le harcèlement de cette fille cachait peut-être autre
chose de plus grave…
Olympe haussa les épaules, quand
même pas le meurtre ! Il ne faut pas exagérer ! Elle avait envie de
dominer ceux qui l’entouraient, elle était un peu cinglée mais de là à…. Il
trouvait Marie-Christine trop dure dans ses propos… Décidément il avait
toujours des œillères !
Olympe fixa le miroir de l’entrée et
une nouvelle fois une sensation de malaise l’envahit. Son visage était trouble,
ce qu’il voyait ce n’était pas un adulte mais un enfant, un enfant craintif que
tout le monde bousculait dans la cour d’une école privée catholique. Il n’avait
alors que dix ans et déjà pleuvait des hallebardes de quolibets : pédé,
tantouze, gonzesse, toutes sortes de noms d’oiseaux lui tombaient sur la tête
et le rendait malheureux et sans défense. Pourtant, rien n’était de sa
faute ! Il subissait des choses qu’il ne comprenait pas. Quand un adulte
lui soulevait son chandail et lui caressait le dos, il ignorait que ce n’était
pas normal, la tendresse d’un père lui manquait tant qu’il se persuadait que
ces gestes en étaient une certaine forme, même s’il avait des nausées comme une
femme en début de grossesse. Cependant Il n’en parlait pas…. Jamais un geste
tendre de son père, pas une once d’affection, toujours tranchant dans ses
paroles alors il était devenu adulte avec un lourd bagage difficile à porter.
Il avait la réputation d’être difficile à vivre, toujours sur la défensive et
susceptible. Mais qui pourrait vivre en toute quiétude avec un wagon de
douloureux souvenirs ?
Lui si peu confiant avait pourtant fait des confidences
à Charlotte un soir de profonde tristesse. Comme il le regrettait à
présent ! Depuis l’aveu d’un court chapitre de sa vie, elle se croyait
tout permis et lui donnait des conseils invraisemblables. Ne serait-il pas
mieux pour lui de chasser l’attirance qu’il avait pour les hommes car c’était
écoeurant aux yeux de beaucoup de monde ? Elle ne comprenait rien ou ne
voulait pas comprendre…. Cela irait-il vraiment mieux s’il était hétéro ?
Pas le moins du monde, il préférait être lui-même, du moins du mieux qu’il le
pouvait avec son environnement guindé aux principes d’un autre âge. Devrait-il
toujours croiser le fer avec sa famille ou ses amis ?
Ohé Olympe, où es-tu
parti ? Il s’arracha à ses pensées pour répondre à Marie-Christine :
J’avoue que je ne sais pas, tout comme je
ne sais pas où est ma place aujourd’hui… Quand tout n’est pas noir, cela reste
quand même gris….J’aimerais du bleu sans nuage…..Juste un petit répit de
bonheur…. Un léger arc-en-ciel… Une éclaircie de joie dans ma vie… Il évita
soigneusement de retourner devant le miroir et décida également qu’il n’irait
pas au rendez-vous forcé de Charlotte…
La sonnerie du portable d’Olympe
résonna en pleine nuit. Charlotte ! Incroyable ! Il fut tenté de
ne pas répondre mais il savait qu’elle n’abandonnerait pas…. Je crois que tu m’as oubliée, je t’ai
attendu… Puis ses paroles devinrent incompréhensibles, elle radotait… Elle
avait bu ! Elle voulait le voir tout de suite ! A minuit ! Elle
rêvait tout éveillée ! Elle avait besoin de libérer sa conscience !
Mais de quoi ? Elle ne lui dirait que de vive voix…Qu’avait-elle encore
inventé ! Marie –Christine était sortie avec des amis alors qu’elle
vienne, lui ne sortirait pas….
Elle débarqua une demi-heure plus
tard, toute échevelée ou du moins pas coiffée, un horrible pull gris sans forme
sur les épaules. Olympe regrettait un peu de l’avoir laissé prendre sa voiture
dans un état d’ébriété certain. Avant qu’elle n’ouvre la bouche il alla lui
faire un café.
Elle se lamentait : pourquoi est-ce que tu ne m’aimes pas… Si on
faisait l’amour tu ne penserais plus à tes mecs…. Elle n’allait pas
recommencer son cirque ! Même hétéro, il n’en voudrait pas ! Alors,
qu’est-ce qui était si important qu’il fallait en parler au beau milieu de la
nuit ! Elle savait qu’il s’était disputé avec Pierre-Yves et que dans la
bagarre il était tombé à l’eau… Qui ? Lui ? Elle allait cesser
immédiatement ses divagations, il
n’était pas sorti… Le commissaire pourrait se poser des questions si elle lui
parlait… Bon sang qu’elle y aille, il faudrait alors qu’elle explique ce
qu’elle faisait devant le bar cette nuit-là !
Charlotte se tut un moment. Il était
coriace le bougre ! Elle avait l’art de mettre ses idées en conserve et
d’ouvrir la boite quand personne ne s’y attendait. Si ce n’était pas lui… car
évidemment elle n’avait pas vu le visage de l’homme dans l’obscurité, qui
était-il ? Pas question qu’elle perde l’emprise qu’elle avait sur Olympe.
Il fallait le remettre en confiance, mais comment ? D’abord en le fragilisant sur le sujet
sensible : Si ce n’était pas toi,
ton cher Pierre-Yves te trompait… Pauvre Olympe, toujours aussi crédule…. Oui Pauvre Olympe, un Bisounours qui ignorait
encore qu’il allait se faire une nouvelle fois rouler dans la farine !
Sa dépression ne risquait pas de
s’atténuer ! La température montait dangereusement et la météo n’annonçait
rien de bien réjouissant pour l'avenir avec l’imagination débordante de Charlotte! Le
repos ne se profilait pas à l'horizon!
Charlotte se leva et fit mine de s’en
aller espérant qu’Olympe lui demanderait de rester mais le regard de
Marie-Christine, venant de rentrer, annonçait l’orage ! Fiche le camp ! Je ne veux pas te voir
chez moi ! Charlotte haussa les
épaules : Cela ne durera qu’un
temps, bientôt il sera chez lui et tu ne pourras plus rien dire ! Et pour
information, c’est lui qui m’a invitée…. Et elle quitta l’appartement en
claquant la porte ! Pour la première fois Olympe et Marie-Christine se
disputaient… C’était chaud ! Derrière la porte la casse-pied jubilait…
elle avait réussi son coup !
N°105
Les mots imposés : arc-en-ciel – (bisounours) – hallebarde – fer – conserve – écoeurant –
nausée – grossesse – dépression – repos – météo – température – chaude –
horizon
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On en connait tous des casse-pieds comme ça.
RépondreSupprimerdes mots différents, mais bien joué Violette-
RépondreSupprimerbonne journée ici ensoleillée-
bisous !
quelle peste !
RépondreSupprimerquelle histoire
RépondreSupprimerViolette, je te mets un copié collé car je suis arrivée sur ton autre blog de OB.
RépondreSupprimerje vais changer mes liens.
Aussi je connaissais ton nouveau blog.
Bonjour,
Je remets à jour les noms des membres de ma communauté
« Le concours de la photo du mois » et j'aimerais savoir si tu continues
à être membre de la communauté?
Je la gère moi-même sur mon nouveau blog.
Une réponse serait appréciée.
merci et à bientôt.
Nadia-vraie
http://nadia-vraie.eklablog.com
Charmante !
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimeroh oh la petite peste !!!!!!!!!!!!!!! Moi aussi j'écris le texte au fur et à mesure chez Olivia a la collecte..
RépondreSupprimerbisous Violette
Finalement, contre toute attente, les mots collent parfaitement à l'ambiance de ton histoire. Décidément, cette Marie-Christine est de plus en plus antipathique.
RépondreSupprimerOn aura beau dire... mais nos personnages ont des problèmes avec les miroirs :-)
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