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L’étrange
confidence….
Marie-Christine prit le bras d’Olympe
d’un air protecteur. La vision de Charlotte l’exaspérait. Elle se demandait
quel degré de destructivité perverse pouvait animer cette fille. Cela ne
semblait pas la gêner car elle ne fit pas cas de l’humeur d’Olympe, ni de la
présence de Marie-Christine. Elle évita le regard du commissaire, embrassa le
jeune homme sur la joue malgré son recul et lui murmura à l’oreille : Je
dois te parler, c’est très urgent….L’espace d’une seconde tout le monde
resta abasourdi devant cette nana qui tenait la dragée haute à l’assemblée, puis le commissaire, exaspéré, lui fit
remarquer que les messes basses en ce moment n’étaient pas bien perçues. C’est
personnel, dit-elle avec un incroyable aplomb ! Marie Christine la
prit à partie : Il faut toujours que tu te mêles de tout, et surtout de
ce qui ne te concerne pas ! Charlotte la défia : Que veux-tu,
c’est mon péché mignon ! La bêtise et le sans-gêne n’avaient vraiment
aucune limite !
Tonio Perlicchi sentait cette
excessive tension entre les jeunes gens et, pris d’une intuition soudaine, leur
demanda de le suivre à « l’Estanquet. ». Tous dirent qu’ils ne
fréquentaient pas ce bar, ni le restaurant où la gourmandise n’était pas de
rigueur car les repas n’avaient plus rien de succulents ! Le barman
confirma, puis… cependant…. Quoi ? dit aussitôt le commissaire…
Non rien, je dois faire erreur…. Et il ne dit plus un mot sous le regard
courroucé de Charlotte. Heureusement pour elle, le commissaire n’avait rien vu
à l’inverse d’Olympe. Selon toute vraisemblance, Charlotte détenait un
renseignement important…. Olympe
passa du blanc-gris au rouge cramoisi….Qu’avait encore inventé cette
fille à l’apparence clocharde ! Fringuée, ou plutôt nippée par la
brocante…. Jamais elle n’avait su accorder les couleurs… Quelle dégaine ! La
temporalité de cette nana ne pouvait changer son irréversible mauvais goût vers
quelque chose de potable ! Et elle
se permettait de faire des manières et de critiquer Marie-Christine ! Qu’avait-elle
de si important à dévoiler ?
Madame d’Arcourt-Duquesrnois, qui avait
suivi le groupe à « l’Estanquet »,
insista pour ramener son fils. Ah oui ! Et où ? Elle resta un
moment sans voix. Elle s’arrangerait avec son mari. Olympe refusa,
Marie-Christine lui ayant proposé de l’héberger jusqu’à ce qu’il trouve un
studio à louer… La moue de Charlotte indiquait bien son mécontentement mais
elle ne pouvait rien proposer depuis qu’elle avait révélé le secret d’Olympe à
ses parents.
Le commissaire déclara : Bon stop !... Tout le monde à
l’Hôtel de Police pour signer votre déposition ! Ensuite vous irez
où bon vous semble à condition de rester à la disposition de la police ! Puis
s’adressant à la mère d’Olympe : vous pouvez partir madame, votre fils
est majeur et n’a visiblement pas envie de vous suivre….
Onze heures à l’horloge de la salle
d’interrogatoire, Olympe et Charlotte avait déjà signé si bien que cette
dernière voulut lui parler en aparté. Allez accouches ! lui dit
brutalement Olympe… Elle prit une mine de conspiratrice et : Je t’ai vu
devant « l’Estanquet » la nuit dernière… Et Pierre Yves aussi…. Je te
suivais….
Olympe explosa : Impossible !
Tu ne connais pas l’adresse de Pierre-Yves, de plus, je n’ai pas quitté
l’appartement… arrêtes de raconter des salades !
Elle ricana avec l’air de toujours
tout savoir : J’ai mes sources… Alors qu’elle raconte sa version au
commissaire ! Olympe en avait marre !
Elle lui fit : Chut, n’attire
pas l’attention, tu sais bien que je suis ton amie et que je ne dirai jamais
rien… Ce sera notre secret… Cela devenait insoutenable… Il ne savait même
pas de quoi elle parlait ! Elle lui inoculait la toxine du doute, ce qui
le mettait vraiment mal à l’aise. Elle le déstabilisait de manière progressive.
Son travail de sape, sous un simulacre d’amitié, ressemblait fort à une
radioactivité perverse, comme si elle s’introduisait dans son esprit et mettait
sa vie entre parenthèse, uniquement centrée sur elle.
L’arrivée de Marie-Christine fit
digression dans le moment stressant entre les deux « amis ». Olympe
poussa un soupir de soulagement. Mais
Charlotte non désarmée lui dit en guise d’au revoir : N’oublie pas ce
que je t’ai dit… Nous en reparlerons demain…, je t’attends au bar du Bon
secours vers 11 heures… Et seul....
N°104
Les mots imposés : Horloge - seconde - passer - temporalité - vraisemblance - éviter - apparence - simulacre - digression - parenthèse - péché-mignon - succulent - gourmandise - dragée - bêtise.
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petit coucou ! bonne journée
RépondreSupprimerUne bonne journée ensoleillée comme en région parisienne et de pus il fait chaud!
SupprimerBisous
quelle histoire
RépondreSupprimerOn se demande bien comment cela va finir!
SupprimerBisous
quelle intrigue !!
RépondreSupprimerMarie-Christine Olympe et Charlotte !! comment as tu choisi ces prénoms ??
je ne perçois aucun élément pour accuser une de ces jeunes filles-
affaire à suivre donc-
je file !!
Prénoms totalement au hasard! Rien de personnel.
SupprimerBisous
Wow ! Quelle histoire !
RépondreSupprimerUne histoire dont il va bien falloir trouver une fin!
SupprimerBisous
Je trouve cette Charlotte particulièrement antipathique. J'espère que sa méchanceté et sa mesquinerie vont se retourner contre elle. Ce ne serait que justice.
RépondreSupprimerVa savoir ce que l'histoire lui réserve!
Supprimermerci de ta visite
Coucou Violette
RépondreSupprimerj'aime bien quand dans le même paragraphe tu mets "dragée haute" et messe basses"
Jeu de mots amusants dans les expressions c'est vrai, mais je ne pouvait l'éviter! Rires
SupprimerBisous
c'est pas bien bon ce ménage à trois!
RépondreSupprimerPas bon du tout... je confirme!
SupprimerBisous
Ton blog a un titre très original ! Où l'as-tu trouvé ?
RépondreSupprimerSimplement de mon tableau qui lui inspiré d'un cauchemar quand j'étais ado et cela est devenu également le titre de mon dernier roman.
SupprimerBisous