23 avril 2013

Le miroir de l'autre dimension 4



4


Etrange atmosphère



          L’appartement de la famille d’Arcourt-Duquesnois se trouvait au dernier étage d’un immeuble de luxe où il fallait d’abord montrer patte-blanche  au portail d’entrée du parc, puis à la porte donnant sur un couloir en marbre rose, et pour finir un homme déguisé, en frac, priait le commissaire de bien vouloir attendre monsieur dans la bibliothèque. Tonio Perlicchi se faisait déjà une idée de l’ambiance de la maison.

          Le portrait, du Colonel sans doute, puis une suite de personnages en uniformes trônaient au milieu du mur au dessus d’un bureau antique recouvert d’une marqueterie d’écaille et de cuivre, un mazarin semble-t-il. Tonio le remarqua tout de suite car féru de meubles anciens. Si ce meuble était magnifique et dont le prix dépassait l’entendement, il devait être malcommode car peu de place pour s’y installer en raison de ses huit pieds. Un flambeau en bronze remis au goût du jour car électrifié, autre élément de décoration, faisait face à une torchère ornée d’un feuillage d’acanthe, vintage évidemment puisque comportait plusieurs branches électriques.


          Un bruit de pas puis : Que puis-je pour vous commissaire ? La phrase surprit Tonio en pleine contemplation. Olympe et son père se dressaient devant lui.  Le commissaire ne se démonta point et fixant le jeune-homme lui posa des questions sur sa dispute avec Charlotte Provost et son amitié avec Amaury. Quand Olympe apprit le décès de son ami, les larmes lui montèrent aux yeux agrandis par la surprise et visiblement tétanisé par la catastrophe. Il tituba un instant puis s’écroula au sol. Le colonel jusque là, muet, se mit à vociférer : Qui m’a fichu un fils pareil ! Quelle mauviette ! Même pas capable de se conduire en homme ! Tonio comprit aussitôt que le colonel écrasait son fils de sa suffisance et de son arrogance et que le conflit ne datait pas du jour. Il sut qu’il ne tirerait rien d’Olympe tant qu’il serait en présence du militaire. Il décida donc de lui remettre une convocation pour le lendemain afin qu’il se rende à l’hôtel de police pour un interrogatoire officiel, seul.

          Le colonel parla immédiatement d’avocat mais son fils se rebella  à la grande surprise du commissaire : Papa arrêtes ! Ne commences pas avec tes airs grandiloquents ! J’en ai marre ! Je n’ai pas besoin d’avocat ! Le commissaire veut juste savoir ce qui s’est passé hier soir…Je n’ai rien fait mais il est vrai qu’avec toi je suis toujours coupable de tout… Je suis majeur alors j’irai seul.


          Le lendemain, la déposition d’Olympe signée, Tonio Perlicchi comprenait le pourquoi du comment de l’attitude du jeune-homme et son bouleversement. Amaury et lui étaient très proches, voire très proches d’où la réaction excessive de Charlotte en apprenant la nouvelle. Mais ensuite elle lui avait demandé pardon et de rester simplement amis.  Après leur sortie en Boite, Olympe devait retrouver Amaury au « Rio » car le jeune homme aux cheveux frisés c’était lui avant son passage chez Grégoire. Comme Amaury n’était pas là, il attendit un moment puis repartit en pensant que son ami avait pris ombrage de l’attitude de Charlotte quand elle les avait traités d’ignobles repoussants personnages ! Il l’appela plusieurs fois sur son portable mais n’eut aucune réponse. Il aurait dû attendre, il s’en voulait tellement ! Tonio pensa : je crois que ce môme est sincère. Bon sang ! Il faut tout reprendre à zéro ! Il aligna les noms à la craie sur le tableau noir, une bonne vieille méthode qui lui seyait davantage que les techniques du numérique qu'il laissait à ses inspecteurs. De plus, il était en retard.


          Juste le temps de jeter dans le coffre de sa voiture le dossier qu’il examinerait à tête reposée plus tard, il démarra en regardant l’heure. Victoria allait encore faire une crise… Les beaux-parents, invités pour le dîner, devaient être arrivés depuis plus d’une heure ! 

 
Les mots imposés : Sortie, craie, bruit, rendre, commencer, suite, conflit, catastrophe, entendement, repoussant, idée, décider, immeuble, coffre. 

Texte non libre de droit, protégé par copyright
W-R Violette le 23 04 2013
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13 commentaires:

  1. mais bien sûr, on a toujours un p'tit bout de craie dans sa poche ou son sac, hein!?

    c'était un mot qui me gênait, j'avoue
    merci pour cette suite

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    1. Pas besoin de l'avoir dans sa poche, près d'un tableau noir suffit et semble normal même si nous sommes à l'ère du numérique. La bonne vieille technique peut encore avoir du bon.

      Bonne journée

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  2. et voila la suite de Tonio !! bravo ..Bises amicales

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    1. La suite de l'enquête qui apparaît un peu difficile. Nous verrons bien plus tard.
      Bisous

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  3. tu mènes vraiment l'enquête à fond

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  4. Très antipathique ce colonel , heureusement que le commissaire et le fils ne se laissent pas démonter :-)

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    1. En effet mais l'affaire est loin d'être résolue!
      Bisous

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  5. La semaine prochaine la suite ! :D

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  6. Tu as très bien su utiliser les mots. On ne les voit même pas...

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  7. Les mots fondent comme neige au soleil de ta prose !

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