01 février 2013

Les confidences de Benson


Je m’appelais Benson, né le 19 juillet de l’an 1986
J’étais un mélange de boxer et de berger allemand
J’ai marqué mon territoire dès mon arrivée en
Faisant mes besoins sur la robe de ma maîtresse
J’avais une excuse, je n’avais que deux mois et demi.
Adopté immédiatement par enfants et toute la famille
Je commençais une vie très heureuse bien au chaud



Mon caractère changea sans que personne ne sut
Pour quelle raison je devenais agressif avec les visiteurs.
Ils m'agaçaient tous ces gens qui me tapotaient la tête
En disant des inepties et en s'étonnant de mon nez
Soit disant pas assez raplati pour un boxer.

Avais-je besoin de ressembler au commun des chiens ?

Alors je pinçais un jour, sans faire mal, un invité

Qui aussitôt cria que j’étais enragé et bon à enfermer !

Ma maîtresse décida de me mettre dans la salle de bain

Quand arriveraient les visiteurs ou les invités.

Je n’ai pas du tout aimé et la rancune me changea.

Je montrais les crocs dès qu’arrivait le facteur,

Normal, je détestais les uniformes et les non blancs,

Sauf un ami des filles de ma maîtresse, il venait

De Nouvelle Calédonie : Armand, je l’aimais bien.

Il me caressait le dos, sans jamais rien dire
Il était reposant et pas du tout hypocrite ;
J’ai appris plus tard qu’il avait été tué dans son pays !
Ce sont toujours les bons qui s’en vont le plus vite !

Puis nous avons déménagé dans une maison détestée,

Chaque fois qu’un visiteur sonnait à la porte,

Il fallait me mettre dans l’escalier donnant à la cave.

J’avais beau aboyer, gratter cette fichue porte,

Personne ne voulait me laisser sauter sur l’intrus.

Je me sentais frustré et j’ai finis par déprimer.
Heureusement le reste du temps je séjournais
Dans le salon ou la salle à manger. Je pouvais bouger.
Le meilleur moment était quand le maître le soir
Sortait avec moi pour notre promenade quotidienne.


Un jour je me suis évadé sur les bords de Marne.

Ils m’ont cherché pendant plus de cinq heures !

Une mémé a voulu me chasser avec son sac

Alors je l’ai mordu à la cheville, sa fille criait !

Elle n’avait qu’à ne pas me provoquer !

Ce fut ainsi que je fus retrouvé et enfermé.
Nous avons encore déménagés et là, ce fut la joie.
Une maison avec un jardin. Je prenais l’air à plus soif
Et j’avais souvent mon quart d’heure américain.
Puis un jour, terminé… j’avais sauté par-dessus la grille !
Je ne pouvais aller dans le jardin que accompagné !
En hiver j’étais à l’intérieur mais je ne m’en plaignais pas.
Puis j’eus très mal à la tête, cela me rendit furieux.
Le vétérinaire je le détestais et j’ai failli le mordre !
J’allais de plus en plus mal, je ne voyais plus rien,
Mon équilibre était précaire et je ne mangeais plus
J’ai maigri à vue d’œil et tomba le diagnostic :
"La tumeur a progressée, plus rien à faire."
Personne n’en parlait mais tous pleuraient.
Quand je montais ce matin là dans la voiture
Je savais que je ne verrai pas mes douze ans.
Mon maître jamais ne me quitta, je posai ma patte
Sur sa main, lui l’autre main sous ma tête,
Je ne luttai pas, je partais soulagé d’avoir été aimé.
Mon image est toujours dans le salon!
 


 
  W-R Violette le 26 janvier 2013

Pour "Le jeu de lady j'en suis..."

22 commentaires:

  1. Bonjour Violette. Ton texte est émouvant et ton amour pour cet animal transparait. Bisous

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    1. Ce fut difficile de le perdre, surtout pour mon mari...
      Bisous

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  2. C'est très touchant surtout quand on a déjà eu à faire la même chose avec notre animal préféré.

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    1. C'était difficile. En rentrant mon mari s'est arr^té dans un champ et a hurlé un grand coup!
      Bisous

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  3. toujours très dur de perdre son animal de compagnie il manque qq

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    1. C'était il y a 13 ans mais je n'ai pas oublié
      Bisous

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  4. bonsoir Violette il était très beau ton chien , quel texte émouvant , c'est triste ce qui lui est arrivé , pauvre toutou , mais vous l'avez rendu heureux toi et ton mari . j'ai reçu ton chèque ce matin et je t'en remercie sincèrement . Je vais faire des petites cartes pour mettre sur les blogs avec le logo de l'association , mais rien n'oblige à le mettre . Bonne soirée violette

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    1. L'essentiel c'est que le chèque soit bien arrivé.
      Oui Benson était un beau chien, un tumeur l'avait rendu méchant mais jamais avec moi. Je suis la seule qu'il n'a jamais pincé. Gilles en fut très affecté, en rentrant de chez le vétérinaire il a hurlé un grand coup en s'arrêtant dans un champ. Je n'ai plus jamais repris de chien.
      Bisous

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  5. bonsoir Violette !!
    je passe prendre ton lien-
    une belle participation pour votre chien--
    une triste fin- les gens qui n'ont pas d'animaux ne les supportent pas-
    un bel hommage- bravo !!
    bonne soirée- bisous !!

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    1. Sa photo est toujours sur le buffet. Impossible de l'oublier. Nous n'avons d'ailleurs jamais repris de chien.
      Bisous

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  6. Qu'elle est triste, émouvante, l'histoire de ce pauvre chien. C'est la tumeur qui le rendait agressif le pauvre. Quelquefois les animaux ont des maladies cachées qui changent leur comportement, et ce n'est que trop tard, quand elles sont devenues incurables, qu'on les découvre enfin. Pauvre puce, il a bien souffert, mais je ne doute pas en lisant ton récit qu'il ait eu aussi de grands jours de bonheur tout remplis de tendresse. Bonne fin de semaine à toi Violette, je t'embrasse.
    Thaddée
    http://www.thaddeesylvant.net/

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    1. Il fut heureux mais je regrette parfois d'avoir été dure avec lui. Je suis pourtant la seule qu'il n'a jamais mordue ni pincée. Le dernier jour quand il est tombé dans le garage et qu'il ne se relevait pas, j'ai appelé mon mari en catastrophe, difficile d'oublier cette journée. Le vétérinaire mous avait dit que s'il ne s'alimentait plus il ne fallait pas le laisser souffrir. J'ai attendu mais il n'y avait plus rien à faire. Les derniers moments furent très difficiles.
      Bisous

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  7. C'est triste comme histoire - Il était bien beau - bon samedi - gros bisous

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  8. Bonjour violette, je me souviens très bien de tes écrits sur ton chien, pour ce défi de lady , j'ai remis moi aussi un ancien billet...Amitiés

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    1. Oui je trouvais que c'était un bel hommage de reprendre un ancien billet. j'ai juste changé quelques mots.
      Bisous

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  9. pauvre bête ! et oui souffrir peut rendre agressif .. c'est certain.
    Si jamais il est touché ou a peur d'être touché là où il a mal...
    notre mousse aussi est décédé de tumeurs multiples qui sont arrivées à toute vitesse.
    Il avait 16 ans , l'an dernier.
    Un bichon.
    Il s'alimentait peu... puis un matin ... impossible de se lever pour aller faire pipi...
    il a fallu nous rendre à l'évidence qu'il ne pouvait plus vivre ainsi ..
    ça fait mal au coeur c'est clair.
    bisous
    christelle

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    1. Cela fait mal au coeur de les voir souffrir mais prendre la décision finale est très dure.
      Bisous

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  10. C'est très triste et tu peux me croire j'ai les larmes aux yeux en lisant ton texte. Un bel hommage à ton ami à 4 pattes.
    bisous et bon week-end

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    1. J'avoue que je pleurai quand je l'ai écrit et relu
      Bisous

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  11. beaucoup de tendresse dans ce rappel d e ton animal....un beau portrait

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    1. Il n'a jamais été oublié. Je n'ai d'ailleurs pas pu le remplacer.
      Bisous

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