13 mars 2013

Les démons de la mémoire 7

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          En effet, Didier Wagner émergeait, il parlait avec difficulté conséquence de l’effet des calmants. Connaissait-il ses agresseurs ? Il fit non de la tête puis : ils m’ont assommé et quand je me suis réveillé j’étais pieds et mains liés sur une chaise, un foulard sur la bouche. Combien d’agresseur y avait-il ? Au moins deux, peut-être plus, ils avaient surgi derrière lui dans son bureau et l’avait assommé. Hommes, femmes ? Il ne saurait le dire… pas le Pérou cette déclaration ! Comment mettre de l’ordre dans ce capharnaüm ? Et Mylène Martini ? Le visage du malade se figea, ses yeux devinrent tristes et il ne répondit pas à la question. Savait-il que Régis Martini était au courant de leur liaison ? Oui… Et sa femme ? Non, je vous en prie, ma femme ne doit rien savoir…

           Apparemment  Didier Wagner ignorait le décès de son épouse… Justement il demandait de ses nouvelles… Où était-elle ? Comment lui expliquer qu’elle avait subi une phlébotomie avec une sauvagerie qui l’avait vidée de son sang ? Tonio tenta de détourner la conversation mais Didier insista : Etait-elle attachée comme moi ? Là le commissaire put répondre sans mentir : oui elle était ligotée… Didier s’agita : est-elle dans cet hôpital ? Là encore le policier répondit : oui, elle est bien là, mais… L’homme devenait de plus en plus nerveux, il n’allait pas être dupe longtemps, il fallait lui dire la vérité : Monsieur Wagner, je suis désolé de décevoir vos espérances… Madame Wagner est décédée… L’homme hurlait comme une bête blessée : Je veux la voir ! Dans son état ce n’était pas conseillé… Rien ne pouvait plus l’arrêter, qu’on l’emmène immédiatement à la morgue ! Il aurait dû y passer de toute façon pour reconnaître officiellement sa femme, alors le commissaire demanda une chaise roulante et le conduisit lui-même au sous-sol.


        Quand Didier releva le drap, il crut s’évanouir ! Avait-elle été violée car sa jupe était tâchée de sang à hauteur du pubis ? D’après le médecin légiste, non… Pourquoi cette peinture bleue sur le front et ce mot abject Cocue ? C’était justement ce que le commissaire désirait savoir.


          Quelle horreur répétait Didier Wagner, il avait réussi à réparer la barque de son couple en colmatant toutes les brèches pour qu’elle pût continuer à naviguer sur la rivière de leur existence… Bon Dieu ! Qui avait-pu faire une telle chose ? Le commissaire lui demanda soudain : Aviez-vous rompu avec Mylène Martini ? Oui, il avait cessé toute relation avec cette femme quand le mari de cette dernière l’avait menacé de tout révéler à son épouse. La double vie lui convenait quelques temps puis Mylène s’était mis en tête de vivre avec lui. 


          Tonio Perlicchi ramena le blessé dans sa chambre mais en passant devant celle de Régis Martini, il s’arrêta. Il pouvait crever l’abcès tout de suite… En voyant les deux hommes face à face, dans un désarroi profond, il comprit que ces deux là n’avaient rien fait de répréhensible, ils étaient tous deux des victimes. Il commençait à entrevoir la vérité… Quelques éléments du puzzle manquaient encore mais il voyait l’affaire, à présent, comme au bout d’une longue avenue s’éclairant au fur et à mesure qu’apparaissaient les concordances….



 
Les mots imposés :

Espérances – peinture – jupe – rivière – conséquence – dupe – détourner – phlébotomie – avenue – banque – sans


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W-R Violette le 13 03 2013

10 commentaires:

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    1. Merci. j'essaie de garder les yeux ouverts, au sens propre comme au figuré.
      Bisous

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    1. Le prochain épisode devrait clore l'histoire policière.
      Bisous

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  3. Je suis l'enquête, bravo. Bonne journée.

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    1. Bientôt la fin. Encore quelques petits mots...
      Bisous

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  4. C'est une histoire Wagnerienne !

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    1. L'on ne pourrait mieux dire devant un verre de Martini!
      Bisous

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  5. bien bel épisode, j'aime bien tes enquêtes de Perlicchi
    il y a toujours un détail qui relance l'histoire

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    1. Il faut bien ménager un peu de suspens...
      Merci de ta visite
      Bisous

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