05 juin 2013

Le miroir de l'autre dimension 10


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L’étrange confidence….



          Marie-Christine prit le bras d’Olympe d’un air protecteur. La vision de Charlotte l’exaspérait. Elle se demandait quel degré de destructivité perverse pouvait animer cette fille. Cela ne semblait pas la gêner car elle ne fit pas cas de l’humeur d’Olympe, ni de la présence de Marie-Christine. Elle évita le regard du commissaire, embrassa le jeune homme sur la joue malgré son recul et lui murmura à l’oreille : Je dois te parler, c’est très urgent….L’espace d’une seconde tout le monde resta abasourdi devant cette nana qui tenait la dragée haute à l’assemblée,  puis le commissaire, exaspéré, lui fit remarquer que les messes basses en ce moment n’étaient pas bien perçues. C’est personnel, dit-elle avec un incroyable aplomb ! Marie Christine la prit à partie : Il faut toujours que tu te mêles de tout, et surtout de ce qui ne te concerne pas ! Charlotte la défia : Que veux-tu, c’est mon péché mignon ! La bêtise et le sans-gêne n’avaient vraiment aucune limite !




          Tonio Perlicchi sentait cette excessive tension entre les jeunes gens et, pris d’une intuition soudaine, leur demanda de le suivre à « l’Estanquet. ». Tous dirent qu’ils ne fréquentaient pas ce bar, ni le restaurant où la gourmandise n’était pas de rigueur car les repas n’avaient plus rien de succulents ! Le barman confirma, puis… cependant…. Quoi ? dit aussitôt le commissaire… Non rien, je dois faire erreur…. Et il ne dit plus un mot sous le regard courroucé de Charlotte. Heureusement pour elle, le commissaire n’avait rien vu à l’inverse d’Olympe. Selon toute vraisemblance, Charlotte détenait un renseignement important….           Olympe passa du blanc-gris au rouge cramoisi….Qu’avait encore inventé cette fille à l’apparence clocharde ! Fringuée, ou plutôt nippée par la brocante…. Jamais elle n’avait su accorder les couleurs… Quelle dégaine ! La temporalité de cette nana ne pouvait changer son irréversible mauvais goût vers quelque chose de potable !  Et elle se permettait de faire des manières et de critiquer Marie-Christine ! Qu’avait-elle de si important à dévoiler ?



          Madame d’Arcourt-Duquesrnois, qui avait suivi le groupe à « l’Estanquet »,  insista pour ramener son fils. Ah oui ! Et où ? Elle resta un moment sans voix. Elle s’arrangerait avec son mari. Olympe refusa, Marie-Christine lui ayant proposé de l’héberger jusqu’à ce qu’il trouve un studio à louer… La moue de Charlotte indiquait bien son mécontentement mais elle ne pouvait rien proposer depuis qu’elle avait révélé le secret d’Olympe à ses parents.



       Le commissaire déclara :   Bon stop !... Tout le monde à l’Hôtel de Police pour signer votre déposition ! Ensuite vous irez où bon vous semble à condition de rester à la disposition de la police ! Puis s’adressant à la mère d’Olympe : vous pouvez partir madame, votre fils est majeur et n’a visiblement pas envie de vous suivre….



          Onze heures à l’horloge de la salle d’interrogatoire, Olympe et Charlotte avait déjà signé si bien que cette dernière voulut lui parler en aparté. Allez accouches ! lui dit brutalement Olympe… Elle prit une mine de conspiratrice et : Je t’ai vu devant « l’Estanquet » la nuit dernière… Et Pierre Yves aussi…. Je te suivais….



          Olympe explosa : Impossible ! Tu ne connais pas l’adresse de Pierre-Yves, de plus, je n’ai pas quitté l’appartement… arrêtes de raconter des salades !  



          Elle ricana avec l’air de toujours tout savoir : J’ai mes sources… Alors qu’elle raconte sa version au commissaire ! Olympe en avait marre !



          Elle lui fit : Chut, n’attire pas l’attention, tu sais bien que je suis ton amie et que je ne dirai jamais rien… Ce sera notre secret… Cela devenait insoutenable… Il ne savait même pas de quoi elle parlait ! Elle lui inoculait la toxine du doute, ce qui le mettait vraiment mal à l’aise. Elle le déstabilisait de manière progressive. Son travail de sape, sous un simulacre d’amitié, ressemblait fort à une radioactivité perverse, comme si elle s’introduisait dans son esprit et mettait sa vie entre parenthèse, uniquement centrée sur elle.



          L’arrivée de Marie-Christine fit digression dans le moment stressant entre les deux « amis ». Olympe poussa un soupir de soulagement.  Mais Charlotte non désarmée lui dit en guise d’au revoir : N’oublie pas ce que je t’ai dit… Nous en reparlerons demain…, je t’attends au bar du Bon secours vers 11 heures… Et seul....
 N°104
Les mots imposés : Horloge - seconde - passer - temporalité - vraisemblance - éviter - apparence - simulacre - digression - parenthèse - péché-mignon - succulent - gourmandise - dragée - bêtise. 

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16 commentaires:

  1. Réponses
    1. Une bonne journée ensoleillée comme en région parisienne et de pus il fait chaud!
      Bisous

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  2. quelle intrigue !!
    Marie-Christine Olympe et Charlotte !! comment as tu choisi ces prénoms ??
    je ne perçois aucun élément pour accuser une de ces jeunes filles-
    affaire à suivre donc-
    je file !!

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    1. Prénoms totalement au hasard! Rien de personnel.
      Bisous

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    1. Une histoire dont il va bien falloir trouver une fin!
      Bisous

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  4. Je trouve cette Charlotte particulièrement antipathique. J'espère que sa méchanceté et sa mesquinerie vont se retourner contre elle. Ce ne serait que justice.

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    1. Va savoir ce que l'histoire lui réserve!
      merci de ta visite

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  5. Coucou Violette
    j'aime bien quand dans le même paragraphe tu mets "dragée haute" et messe basses"

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    1. Jeu de mots amusants dans les expressions c'est vrai, mais je ne pouvait l'éviter! Rires
      Bisous

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  6. c'est pas bien bon ce ménage à trois!

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  7. Ton blog a un titre très original ! Où l'as-tu trouvé ?

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    1. Simplement de mon tableau qui lui inspiré d'un cauchemar quand j'étais ado et cela est devenu également le titre de mon dernier roman.
      Bisous

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