30 décembre 2012

Les enquêtes du commissaire Perlicchi 14




14
Un nouvel allié

          Dans sa cellule le « Maître » hurlait qu’il voulait téléphoner à son avocat. Le commissaire, témoin de sa colère, ne s’en préoccupait pas. Cette homme emprisonnait à vie des gens de tous niveaux par endoctrinement alors il pouvait bien faire son cinéma, ce n’était que le purgatoire, pas question de le laisser s’en tirer cette fois. Toute la lumière serait faîte sur les manipulations mentales, les sévices physiques et les abus de confiance concernant les biens des adeptes. Un vrai roman fleuve noir l’existence de ce triste sire ! Caroline n’était pas encore au bout de ses peines et le commissaire non plus ! Le personnage était coriace et tout pouvait basculer sur la moindre erreur.


          Voilà qu’arrivait l’avocat, Maître Steinbeck, alerté par le second de l’Ordre du Prisme de la Vérité. Son client avait des droits et ils avaient été bafoués car mis en cellule sans motif au préalable justifié. Il sortait d’où celui là ? Son client n’avait pas de nom pour le moment alors de qui était-il l’avocat ? Supervisor n’avait aucune existence légale….


          « Je suis l’avocat de monsieur Dunoz de Darville alias maître de l’Ordre…. Il avait le droit de garder secret son véritable nom pour les adeptes…. »


          Ce foutu gourou était de naissance noble en plus ! Le bout du tunnel n’était pas pour demain !


          « De quoi est-il accusé au juste ? »


          «  Oh presque rien ! viol, agressions sexuelles diverses sur mineurs, manipulation et emprise mentale, vols de biens, non assistance à personnes en danger, rites dangereux et obscènes et j’en passe !


          « Avez-vous des preuves ? »


          Le commissaire perdait patience car tout un bastion d’adeptes envahissait l’hôtel de police. Il ordonna aussitôt que tous ces illuminés soient mis dehors. Un adolescent, ou du moins en avait-il l’air, s’était mis à l’écart. Un adepte lui prit le bras pour le forcer à le suivre mais le commissaire arrêta son geste.


          « Ce jeune homme ne semble pas avoir envie de vous suivre… Alors il reste ici… »


          Le regard de l’adepte lançait des éclairs ! « Frère Germain » était un peu perturbé alors il n’était pas question de l’abandonner à un système contraire à ses convictions.


          Le commissaire demanda à « Frère Germain » son avis et celui-ci refusa de quitter le commissariat. Ainsi fut fait et dans un bruissement de toile l’adepte partit en marmonnant des menaces contre le commissaire.


          Le jeune garçon, de dix neuf ans en réalité, avoua que son vrai nom était Mathieu Ménard et que ses parents l’avaient entraîné dans cette secte le premier dimanche automnal de ses six ans. Il ne voulait plus y retourner, c’était trop horrible ! 


          Connaissait-il Caroline ? Celle qui s’est enfuie et revenue prendre son fils ? Oui. Il la connaissait bien, elle l’avait aidé plusieurs fois et il voulait témoigner comme elle. Comment savait-il qu’elle allait témoigner contre l’Ordre ? Tous les adeptes en parlaient et la critiquaient ouvertement, évidemment entraînés par les « second degré ».


          Un allié de plus dans cette affaire était une aubaine que le commissaire n’allait pas laisser filer. Il le confia aux services de protection qui s’occupait également de Caroline, sans les mettre ensemble pour éviter que l’avocat ne mette en avant une coalition contre son « cher » client. Ce baveux n’allait pas le « baiser » si facilement !

          Les pensées de Tonio Perlicchi ne cessaient de tourbillonner dans sa tête. Il allait s’en payer une belle tranche avec ce salaud ! Perquisition du sous-bois pour commencer avec déplacement de la statue du « Seigneur des lieux. Personne ne pourrait l’en empêcher selon l’article 56 et autres du Code de procédure pénale. Le sous-bois était dans le lieu d’habitation de Sir Dunoz de Darville puisqu’il clamait haut et fort que son domaine était un lieu privé !Il s’agissait d’une enquête de flagrance et relevait de la criminalité alors l’autorisation de l’occupant n’était pas nécessaire même avec une armée d’avocats. Sir de Darvile était d’origine canadienne et pensait qu’un mandat de perquisition était nécessaire…grossière erreur !

A suivre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire