14 mars 2013

Omar Khayyam quatrains VI à X



 
 VI
 
Le Koran que les hommes nomment le Mot suprême,
On le lit de temps à autre, mais qui le lit sans cesse ?
Ah! sur les lignes de la Coupe, un texte adorable est gravé
Que la bouche, à défaut des yeux, elle-même, sait lire.

VII

Nous le vin et le banc de la taversne et nos corps d'ivtognes, sous sommes
Insoucieux de l'espoir et de la miséricorde et de la terreur du châtiment;
Nos âmes et nos coeurs, nos coupes et nos vêtements tachés de lie
Sont indépendants de la terre et du feu et de l'eau.

VIII

Ici-bas, il vaut mieux que tu te fasses peu d'amis;
Ne sors de toi-même que pour de brèves entrevues,
Celui-là dont le bras te semble un appui,
Examine-le bien, et prends garde.

IX

Ce vase, ainsi que moi, fut autrefois un douloureux amant ;
Avidement il s'est penché vers quelque cher visage.
Cette anse que tu vois à son col,
C'est un bras qui jadis enlaçait un cou aimé.

X

Ah!  malheur à ce coeur d'où la passion est absente,
Qui n'est pas sous le charme de l'amour, joie du coeur!
Le jour que tu passes sans amour
Ne mérite pas que le soleil l'éclaire et que la lune le console.

W-R Violette le 14 mars 2013

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